
Jean-Jacques Pelletier, auteur
Cette année, Les Printemps meurtriers de Knowlton fêtaient leur cinquième anniversaire. Et pour l’occasion, ce sont 1450 personnes qui se sont promenées dans les rues du village, passant des Classes de maîtres, aux Rendez-vous coupables sans oublier une petite escale par Les grands entretiens.
« Je suis contente de constater que c’est une grosse édition parce que l’équipe fait réellement un travail énorme pour intéresser les gens », me disait Johanne Seymour, fondatrice et directrice artistique et littéraire du Festival. « Avec les années, on a compris que c’était le bouche-à-oreille qui était le plus efficace et cette année, on peut dire que l’on récolte les fruits de notre travail ».
Ce qui fait la force des Printemps meurtriers de Knowlton, c’est notamment le lieu. « Je dois avouer que je me suis demandé pourquoi ils avaient décidé d’organiser ça à Knowlton », m’expliquait Stéphane Berthomet, un petit nouveau dans l’équipe du Festival. « Mais dès que je suis arrivé, j’ai compris pourquoi. Ici, tu entends que le fond de l’air est agréable et que la nature te veut du bien. C’est vraiment un lieu propice et on sait en commençant que l’on va passer un bon moment avec les autres auteurs et le public ». Ce côté agréable, c’est l’une des choses à laquelle Johanne Seymour tient le plus. « Je veux que les gens se sentent bien, qu’ils aient l’impression que je les reçois chez moi et que l’on fait tous partie du même groupe ». Elle accorde donc un soin tout particulier à accueillir les petits nouveaux pour qu’ils se sentent rapidement membres du groupe.

Patricia MacDonald, auteure
Parmi les petits nouveaux de l’édition 2016, il y avait l’auteure américaine Patricia MacDonald, qui a vendu en France plus d’un million huit cent mille exemplaires de ses livres. Si elle a accepté de venir rencontrer le public de Knowlton, c’est avant tout parce que la plupart de ses lecteurs sont francophones. « Pour moi, c’est donc un réel plaisir d’être ici », m’a-t-elle dit dans un français impeccable. En train d’écrire son vingtième roman, l’auteure en a profité pour faire partager au public ses astuces d’écriture. « Par exemple, je ne peux pas écrire vraiment de scènes de sexe parce que ma mère, qui est décédée depuis près de 40 ans, est toujours au-dessus de mon épaule quand j’écris et je l’entends me dire : « Patricia, no no no! » », a-t-elle dit lors d’un rendez-vous coupable ayant pour thème Écrire au féminin. Lors de notre rencontre, elle m’a également mentionné la difficulté de créer à chaque fois un nouveau monde, mais la liberté que cela lui procurait. « Personnellement, je n’avais pas du tout envie d’écrire une série et de devoir être fidèle à un personnage, j’aime trop ma liberté », a ajouté en riant celle qui s’inspire de faits divers pour écrire ses histoires.
Parmi les nouveautés de cette cinquième édition, mentionnons l’activité Des mots et des scones qui consistait en un grand entretien entre deux auteurs. Pas de thème, juste deux personnes, des questions du public et surtout beaucoup de plaisir. En effet, la rencontre entre Patrick Senécal et Martin Michaud a donné lieu à de très nombreux fous rires, des anecdotes croustillantes. Et que dire des révélations non prévues, de Benoît Bouthillette lors de son échange avec Jean-Jacques Pelletier. « Je suis contente de cette formule plus intime et moins formelle », me disait Johanne Seymour à la fin du premier grand entretien. « Je pense que c’est une activité que l’on proposera à nouveau lors de la prochaine édition ». Parmi les autres activités maintenues, gageons que nous retrouverons l’enquête dans le vignoble, le cadavre exquis et le Killer Martini Quiz.

Luc Chartrand, auteur
Maintenant que Knowlton a retrouvé sa tranquillité, il n’y a plus qu’à attendre la sixième édition qui aura lieu du 18 au 21 mai 2017. Mais ne perdez pas votre temps, découvrez minimalement les romans des gagnants des Prix Tenebris : L’Affaire Myosotis de Luc Chartrand (Meilleur roman, littérature policière de langue française, distribué au Québec), L’Heure sans ombre de Benoît Bouthillette (Meilleur roman québécois de littérature noire), Faims de Patrick Senécal (Prix spécial du jury) et Six minutes de Chrystine Brouillet (Meilleur vendeur québécois selon le palmarès fourni par le système d’information et d’analyse Gaspard de la Banque de titres de langue française). Et si vous en cherchez d’autres, plongez-vous dans ceux d’André Jacques, de Jacques Saussey, de Martine Latulippe, de Sylvie-Catherine de Vailly…
Entrevues réalisées par : Christelle Lison
Crédit photos : Christelle Lison